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Yo Bordeaux !
21 novembre 2006

Le parfum

Avec Ben Wishaw, Alan Rickman, Dustin Hoffman

Le premier constat qu’on peut faire, c’est que Le Parfum déçoit. Le best seller éponyme de Patrick Süskind, duquel est tiré le film, tire pratiquement toute sa force du dégoût inspiré par le personnage de Sébastien Grenouille. Un personnage purement et simplement abominable, tant sur un plan physique que moral. Et voilà que l’on retrouve dans la peau de ce que Süskind s’attache dans son livre à nous présenter comme une bête, et bien le beau, brun et ténébreux Ben Wishaw. Pour la petite histoire, et surtout pour illustrer l’absurdité d’un tel choix, je me permet de signaler que les deux jeunes fille assises devant moi dans la salle n’ont pas arrêté de contempler bruyamment et avidement l’ami Ben. Première surprise : Grenouille est donc campé par un gossbo.

IM_918_Le_Parfum_histoire_dPour ceux qui n’auraient pas lu le livre, Le Parfum est l’histoire de Jean Baptiste Grenouille donc, un jeune garçon né au beau milieu du 18ème siècle à Paris, d’une mère poissonnière qui met bas en plein marché aux poissons avant de laisser son fœtus vivant étendu par terre au milieu de la poiscaille et de se faire, pour cette raison et pour le grand couteau qu’elle brandit vers sa progéniture, pendre. Partant de là on tient une des clefs de l’histoire : tous les personnages que Grenouille côtoiera d’un peu trop prés mourront les uns après les autres, comme si le garçon n’était finalement rien d’autre qu’un fléau, une sorte de malédiction.

Après des débuts difficiles donc, Jean Baptiste va grandir et se rendre vite compte de son don hors du commun pour renifler et capter les odeurs : son nez perçoit absolument toutes les odeurs du monde, de façon extrêmement fine, il les capte et les mémorise. Son rapport au monde se construit donc par le biais de l’olfactif, de senteurs aussi diverses que variées. Et rapidement se noue l’intrigue : Grenouille va, au contact d’un parfumeur reconnu, développer l’obsession de mettre au point la fragrance parfaite, celle qui lui confèrera tous les pouvoirs. Pour ce faire, il va se mettre à assassiner de belles et vierges jeunes filles, piquer leurs odeurs grâce à diverses et complexes techniques, avant de les synthétiser et de fabriquer LE Parfum.

Le Parfum, dans son propos, tend à définir l’amour comme la chose essentielle dans la vie, même dans celle d’un artiste qui crée, d’un artiste naturellement doué, obnubilé au point de tuer pour réaliser son chef d’œuvre. Car Grenouille n’est qu’une représentation iconique de la figure de l’artiste, celui qui ne vit que par et pour son œuvre, en perpétuelle quête d’une reconnaissance de l’humanité, son public finalement, entouré de muses mortes, etc. Et finalement, malgré son talent extraordinaire, malgré sa réussite artistique, il ne sera aimé que pour son produit, et non pas pour son essence…

Nous sommes dans un cinéma américain bien ficelé, tantôt ridicule (à l’image de cette séquence qui montre Grenouille au beau milieu d’une gigantesque orgie dont il est, grâce au Parfum, l’instigateur passif), tantôt violent, tantôt triste et tantôt rêveur, lisse, conventionnel, bien loin du bouquin.

UGC - MEGARAMA

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Commentaires
C
C'est un porno pr intello ???
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